C’est un fait, la séparation radicale opérée en Occident entre le monde de la nature et celui des hommes n’a pas grande signification pour d’autres peuples qui accordent une égale dignité aux hommes, animaux, ou aux plantes. Pour qui la nature n’existe pas de façon autonome. Fort de ce constat, Philippe Descola nous invite à critiquer le dualisme nature/culture, à reconsidérer la fiction philosophique de l’état de nature ; à réformer nos concepts. Pour qu’advienne un universalisme renouvelé.
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«Le national n’est pas le nationalisme»
Qu’est-ce qu’une nation ? C’est un peuple, qui devient le Peuple, répond l’historien Pascal Ory. Autrement dit : une expérience historique qui produit de l’identité culturelle mais qui croise sur son chemin la grande invention politique moderne, à savoir la souveraineté populaire. Pour parfaire sa définition l’auteur distingue le national et le nationalisme.
«National-républicain : je vote!»
L’expression avait fait florès en 1999, dans une plaquette titrée « Le code et le glaive », dans laquelle Régis Debray faisait son examen de conscience d’un républicain. Il insiste, aujourd’hui, vingt ans après, sur l’importance du trait d’union. Car la Nation, c’est d’abord la fable, le cri de Valmy, en 1791, une idée de gauche, qui s’est dégradée. Mais, c’est également, l’émancipation par l’École. Dans les années 1970, elle était donnée pour morte. Or la mondialisation a créé un tel vide, qu’elle a entrainé selon Debray, « une balkanisation politico-culturelle », sans pareil. « La mondialisation a stimulé la Nation ». Pas toujours dans la bonne direction !
«Nous n’est pas une multiplication d’individualités»
“Nous” est le sujet propre de la politique. Pour le comprendre, Tristan Garcia prend l’image du cercle, une forme ectoplasmique qui se contracte et s’étend avec un intérieur et un extérieur. Il peut être divisé selon de multiples catégories : nous humains, nous riches, nous blancs, nous femmes, etc. Nous sommes condamnés, dit le philosophe, à produire des nous qui, s’ils sont émancipés produiront des effets de domination, et inversement. Mais si nous en prenons tous conscience, nous pouvons nous demander comment reconstruire un “nous tous”.