André Comte-Sponville
« Mon père était facile à haïr, ma mère difficile à aimer »
Né à Paris en 1952, d’un père qu’il haïssait et d’une mère dépressive, André Comte-Sponville fut un enfant malheureux. À 16 ans, il rencontre le bonheur, grâce au Mai 68 des lycéens, qui le projette dans l’aventure communiste durant dix ans. Enseignant au lycée, puis maître de conférence à la Sorbonne, il quitte l’enseignement en 1998 ; fort du succès obtenu par son « Petit Traité des grandes vertus » (1995), il renonce à l’enseignement pour se consacrer exclusivement à l’écriture et aux conférences.
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« Pour Montaigne, la philosophie n’est pas une doctrine, mais une activité »
Lire Montaigne, c’est comme rencontrer un ami. L’écrivain est admirable, l’homme est attachant : c’est un génie sympathique. C’est le plus chinois des penseurs occidentaux ! Conservateur par bien des aspects, il est à la fois un relativiste et un universaliste. Peu amène envers les femmes, Marie de Gournay (1565-1645), féministe avant l’heure, fut néanmoins sa « fille d’alliance ». Et la vraie sagesse chez lui se résume ainsi : « pour moi, donc, j’aime la vie ».
André Comte-Sponville
« Nous n’avons besoin de morale que faute d’amour »
Pour être un sentiment historique, l’amour n’en est pas moins une donnée constitutive de notre humanité. Mais il a plusieurs visages et les formes qu’il prend sont au nombre de trois. « Eros » le lie au manque, « philia » à la joie, « agape » à la charité. Car « aimer », ce n’est pas seulement attendre de l’Autre qu’il vous comble, c’est aussi savoir « exister un peu moins », ne pas s’imposer à l’Autre, savoir se retirer, pour permettre à ses enfants, par exemple, d’exister un peu plus.