Bernard Friot
« J’entends mourir sans âge »
Né en 1946 à Neufchâteau dans les Vosges, Bernard Friot a grandi dans un petit village à la limite de la Haute Saône. Il fut interne au lycée d’Épinal avant d’entrer au séminaire. À 19 ans, il est pour deux ans en coopération au Tchad. Il opte ensuite pour des études d’économie à Nancy et s’inscrit au PC. De 1971 à 2001, il est assistant puis maître de conférences en économie en IUT. En 2001, après avoir passé une HDR en sociologie, il devient professeur à Paris-Nanterre. La lecture de Lucien Sève l’aide à se libérer d’une culture militante de priorité à la prise du pouvoir d’État en vue du socialisme. Il se bat depuis pour donner corps à ce qu’il nomme le « déjà là communiste », au sein du capitalisme.
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«Devenons athée du ciel du futur !»
Le communisme fut longtemps conçu comme le rêve abouti d’une longue marche scandée par des étapes successives : prise du pouvoir, socialisme, communisme. Bernard Friot constate que cette croyance au paradis demain a le même effet que la croyance au ciel là-haut : dispenser de construire le communisme ici et maintenant et donc de constituer le salariat en classe révolutionnaire.
Bernard Friot
«C’est le code du travail qui a permis d’instituer le travail»
Fervent défenseur du salaire à la qualification à la personne, appelé communément le salaire à vie, Bernard Friot, en restitue ici l’histoire, depuis la création du Code du Travail (1910), suivie de celle des conventions collectives (1919), du régime général de sécurité sociale et du statut de la fonction publique (1946) jusqu’à la Sécurité Sociale Professionnelle prônée par la CGT à partir des années 1990. Il précise ainsi ce qu’il entend par le « salaire communiste ».
Bernard Friot
«La souveraineté sur le travail est un impératif»
Décider de son travail, c’est la condition pour qu’il ait réelle valeur anthropologique. Pour Bernard Friot, trop de temps militant est consacré à la gestion de la « souffrance au travail » née de sa pratique aliénée. L’auto-organisation des travailleurs sur leur travail concret et sur les choix de création monétaire, d’investissement, d’inscription dans la division internationale du travail, doit devenir le cœur de l’action collective si nous voulons sortir le travail de la folie dans laquelle l’entraîne le capitalisme.