Christian Ingrao
«Il n’y a qu’une barrière poreuse entre ma pratique historiographique et moi»
C’est l’amour qui conduit Christian Ingrao à travailler sur les intellectuels nazis. Étudiant à Clermont-Ferrand, sa ville natale, il opte pour ce sujet afin de suivre sa future femme à Paris, car c’est seulement dans cette ville qu’il trouvera un directeur de mémoire. Il le trouve à l’arrêt d’un bus, en la personne de Stéphane Audouin-Rouzeau qui deviendra ensuite son directeur de thèse. Il devient par la suite chercheur au CNRS, puis directeur de l’IHTP, un parcours qu’il dit brinquebalant, mais somme toute impressionnant. Christian Ingrao se livre ici à cœur ouvert.
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«L’expérience centrale de la guerre, c’est la bataille»
La notion de “violence de guerre” apparaît à la toute fin du XXe siècle, avec le retour des conflits en Europe. Les deux derniers siècles n’ont certes pas inventer les massacres de grandes échelles, mais l’invention de la poudre à canon, notamment, va radicalement changer la donne. Les guerres deviennent industrielles, à l’image des pays qui les fabriquent. La troisième révolution industrielle, bien qu’informatique et distante, fait craindre une nouvelle guerre totale.
Christian Ingrao
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«La seule façon de dire nous, c’est l’Europe»
« Je ne suis pas devenu historien du nazisme pour éviter la prochaine séquence », affirme Christian Ingrao. Le jour où il a passé son agrégation, le 11 juillet 1995, se produisait le massacre de Srebrenica. Ce qui ne l’empêche pas d’être un européen convaincu. L’Europe au regard de l’expérience vécue par les générations qui ont traversé les deux guerres, n’est plus habitée par le deuil. Elle est en panne d’avenir, mais elle demeure malgré tout le seul avenir que nous ayons.