Clotilde Leguil
« Sandor Maraï (1900-1989) m’a permis de comprendre l’histoire de ma famille »
Née à Paris le 4 juin 1968, d’un père chef opérateur, d’origine hongroise, et d’une mère secrétaire, férue de littérature et de cinéma, Clotilde Leguil est l’héritière d’une double généalogie. Son père, contraint à l’exil, après avoir filmé et participé à l’insurrection hongroise de 1956, lui a donné le goût de l’adversité ; sa mère, celui de la curiosité. Reçue à l’agrégation de philosophie en 1992, elle s’essaye au théâtre, avant de soutenir une thèse en 2010 sur le rapport de la pensée de Sartre à celle de Jacques Lacan. Son premier livre, « Les amoureuses, voyage au bout de la féminité » (2009), conjoignent ses centres d’intérêt : le cinéma, la psychanalyse, la philosophie. Son dernier livre, « Céder n’est pas consentir » (2021), prolonge cette orientation avec bonheur.
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« Il n’y a pas de consentement éclairé »
Cette phrase ordonne le propos concis et argumenté de l’auteure sur la nature du consentement sexuel ou amoureux. Car il ne faut pas se leurrer, il existe une part d’énigme dans le fait de consentir. Le consentement n’est pas un contrat que l’on signe. C’est une aventure qui engage le corps. Pour le meilleur ou le pire. On peut se laisser faire par passion, se laisser faire par peur, lâcheté, impuissance. Tant il est vrai que « Céder n’est pas consentir » (2021), selon le tire du livre de l’auteure. Il arrive que l’on cède à une situation. À l’image de la jeune fille du récit de Vanessa Springora, « Le consentement » paru en 2020, qu’interprète ici de façon magistrale Clotilde Leguil.
Clotilde Leguil
« La jouissance ne peut pas être notre seule boussole »
L’identité ne fait pas partie du vocabulaire habituel de la psychanalyse qui préfère à ce mot, celui d’identification. S’appuyant sur des exemples filmiques, dont notamment « Le Mépris » (1963) de Jean-Luc Godard, « Pas de printemps pour Marnie » (1964) d’Alfred Hitchcock , « La communauté » (2016) de Thomas Vinterberg, Clotilde Leguil nous introduit à ce qui est inassimilable par le commun. Elle nous aide à saisir la part irréductible de chaque sujet. Elle nous invite « à lâcher les amarres » de l’identité. Pour faire résonner un ordre plus grand que soi, ouvrant les vannes de l’inconscient.