Danièle Sallenave
« J’ai mis beaucoup de temps à comprendre d’où je venais »
Née en 1940 à Angers de parents instituteurs, Danièle Sallenave est issue d’une lignée d’artisans, de journaliers, de petits fonctionnaires. Une de ses arrière -grand-mères était laveuse sur les rives de la Loire. Un arrière-grand-père peintre en bâtiment. Enfant, l’école était sa maison. Sa mère, son institutrice. Son village, son territoire. Elle ne verra son père, prisonnier de guerre, qu’en juin 1945. « Fille de la République rurale », elle a entrepris de revisiter son parcours, et de voir ce qu’elle devait aux rêves et aux espoirs inaccomplis de ceux dont elle vient.
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«L’important est de transmettre la maîtrise de la langue»
Plongée, dès sa prime enfance, dans l’océan du langage, Danièle Sallenave pense que c’est par l’amour des phrases, et non seulement des mots, que l’on conquiert sa légitimité dans la langue. Elle plaide pour que le peuple devienne « maître de la grammaire ». Elle défend les parlers régionaux, mais refuse l’immersion pour tous les apprentissages de l’école. Elle approuve la féminisation des noms de métiers, mais rejette l’écriture inclusive. Elle nous invite à une profonde réforme de l’enseignement du français.
Danièle Sallenave
«Tout est à refaire de l’école élémentaire»
Évoquer l’école, c’est se poser d’emblée la question des inégalités. C’est remonter le temps afin de comprendre comment se sont articulés la demande de justice sociale et l’accès à l’instruction. Lepeletier de Saint-Fargeau (1760-1793) d’un côté, Condorcet (1743-1794) de l’autre. C’est interroger l’alliance de la République et de l’École sur la longue durée. Et se demander pourquoi l’école n’est plus capable aujourd’hui d’être le creuset de la souveraineté populaire.