François Noudelmann
«Ma vie a été une suite de rencontres»
Né en 1958 d’un père commerçant qui travaillait au marché Saint-Pierre à Paris, et d’une mère dans l’habillement, François Noudelmann s’ennuyait à l’école. La lecture de « La Nausée » à l’âge de 17 ans le bouleverse. Après avoir étudié la musique et la littérature, il s’oriente finalement vers la philosophie et se lance dans une thèse sur Sartre qu’il soutiendra en 1992. Il a présidé le Collège internationale de philosophie de 2001 à 2004, fut producteur à France Culture et enseigne aujourd’hui à la New York University.
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«Un texte est toujours sonore»
N’étaient, Rousseau, Nietzsche, Adorno, les philosophes se sont peu intéressés à la musique. Au son, depuis Platon, ils ont préféré la vue, l’œil, qui permet d’objectiver les objets et de saisir le monde. François Noudelmann rétablit l’importance de l’oreille, de l’écoute, du son ; selon lui, un texte est aussi sonore qu’une partition. Il rappelle que la psychanalyse est un art de l’écoute. Et que toute lecture fait émerger des vibrations, des rythmes, qui sont liés aux affects et à la mémoire. Il lit avec les oreilles les philosophes. Il fait entendre « le cri du concept ».
François Noudelmann
«La différence est plus intéressante que la ressemblance»
Les affinités entre les êtres sont le fruit du hasard. Elles relèvent de l’élection, de la rencontre inattendue. Selon François Noudelmann, elles renvoient à des domaines aussi divers que l’ontologie, la sociologie, la psychologie, voire le naturalisme de Darwin, qui fut le premier à déjouer les pièges de la ressemblance analogique. Car pour être d’apparence différente le crocodile et l’oiseau appartiennent à la même lignée. Preuve qu’il n’est pas besoin de se ressembler pour s’assembler ! Comme le font les humains qui entrent en relation sans se connaître, se découvrent des affinités. Surpris que ça colle entre eux, en dépit de leur différence…