Michel Lallement
«Le travail de la pensée est un véritable travail»
Ce n’est pas un hasard si le travail est au cœur des réflexions du sociologue Michel Lallement. Fils d’une assistante maternelle et d’un ouvrier typographe, il naît dans une petite ville près de Nancy, dans une région industrielle en déclin, où le travail était ce qui structurait les groupes sociaux. Si la sociologie de terrain est le cœur de sa pratique, la philosophie et les sciences humaines qu’il a étudiées à l’École Normale Supérieure de Cachan furent et demeurent son horizon. Il évoque pour finir ses chantiers futurs.
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«Les utopies sont une pensée de l’écart»
Les utopies ont mauvaise presse, elles sont souvent objets de railleries, taxées d’idéalisme. Michel Lallement prend à rebours ces jugements hâtifs. Il dresse un tableau historique impressionnant des utopies. Depuis Thomas More (1478-1535) jusqu’aux « communautés intentionnelles » américaines, en passant par les célèbres phalanstères de Charles Fourier (1772-1837), le sociologue nous explique les principes éthiques qui ont guidé ces expériences. Il affirme également avec conviction que notre époque regorge d’utopies, qu’un troisième âge de l’utopie est entrain d’émerger.
Michel Lallement
«Subvertir l’ordre marchand existant»
Si le langage courant a réduit le hacker au pirate informatique, le terme recouvre, dans les pays anglo-saxons notamment, une dimension beaucoup plus vaste. « Hacker » dans sa forme verbale, c’est détourner un outil de son usage initial. Cette pratique s’étend aujourd’hui dans des lieux autonomes, les hacker space, où les gens viennent « bricoler » librement. Inspirés pour la plupart de références anarchistes, ces lieux sont des épicentres d’une véritable reconfiguration du travail selon le sociologue qui a passé un an dans un de ces « laboratoires sociaux» à San Francisco.