Philippe Descola
«J’ai hésité entre la philosophie et la géographie, avant de choisir l’ethnologie»
Né en 1949 à Paris, d’un père historien de l’Espagne et de l’Amérique latine, et d’une mère, assistante sociale, Philippe Descola fut un lecteur précoce. Enfant, la vie des explorateurs français le fascinait. Sa lecture à 17 ans de Tristes tropiques (1955), le bouleversa. Il fit ses études secondaires au lycée Condorcet et fut élève de l’ENS de Saint-Cloud de 1970 à 1975. L’année suivante, jusqu’en 1979, il partait vivre chez les Achuar de l’Amazonie. C’est là, parmi les Indiens, qu’il apprit les rudiments de ce qui allait devenir son programme de vie et de recherche : promouvoir une écologie humaine soucieuse de la diversité des formes de vie.
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«On devrait apprendre à lire les images, comme on apprend à déchiffrer les mots»
De la même façon que les humains vivent dans des mondes et des civilisations différentes, ils produisent des images, des formes du visible, qui prennent des figures différentes. Il est important d’en faire l’inventaire. Mais ceci n’empêche pas de vivre dans plusieurs mondes. Picasso disait qu’il ne connaissait rien de l’art nègre. Mais il n’avait pas besoin de le connaître pour s’en sentir proche. L’hybridation culturelle emprunte parfois des chemins inattendus. D’où l’importance d’apprendre à lire les images, « de donner à voir certains plis du monde ».
Philippe Descola
«La nature n’existe pas de façon autonome»
C’est un fait, la séparation radicale opérée en Occident entre le monde de la nature et celui des hommes n’a pas grande signification pour d’autres peuples qui accordent une égale dignité aux hommes, animaux, ou aux plantes. Pour qui la nature n’existe pas de façon autonome. Fort de ce constat, Philippe Descola nous invite à critiquer le dualisme nature/culture, à reconsidérer la fiction philosophique de l’état de nature ; à réformer nos concepts. Pour qu’advienne un universalisme renouvelé.