Tristan Garcia
«La figure du bon élève était ma hantise»
Tristan Garcia raconte une enfance heureuse, entre 4 parents, dont les premières années sont marquées par l’Algérie, son pays de naissance. Si l’adolescence est plus tourmentée, c’est à cette époque qu’il découvre la musique Pop, qu’il dit être, avec la bande dessinée, ses plus grandes émotions. À l’École normale supérieure, les lectures et les cours de Quentin Meillassoux, Alain Badiou et Francis Wolf vont être déterminantes dans son entrée en philosophie.
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«Résister aux intensités du vivant»
Pour comprendre comment les figures du libertin, du romantique, de l’adolescent rebelle, du rocker se sont imposées à partir du XVIIIe siècle, le philosophe Tristan Garcia insiste sur le rôle joué par la découverte de l’électricité en Europe. Mais l’électricité une fois domestiquée par la science va décevoir. Et l’intensité deviendra une sorte de fétiche de la variation, des émotions fortes. De cette épopée de l’intensité, Tristan Garcia tire une leçon qu’il est bon de méditer : il faut admettre que l’on peut à la fois vivre avec des degrés d’intensité et ne pas céder à l’intensité comme valeur absolue de nos vies.
Tristan Garcia
«Nous n’est pas une multiplication d’individualités»
“Nous” est le sujet propre de la politique. Pour le comprendre, Tristan Garcia prend l’image du cercle, une forme ectoplasmique qui se contracte et s’étend avec un intérieur et un extérieur. Il peut être divisé selon de multiples catégories : nous humains, nous riches, nous blancs, nous femmes, etc. Nous sommes condamnés, dit le philosophe, à produire des nous qui, s’ils sont émancipés produiront des effets de domination, et inversement. Mais si nous en prenons tous conscience, nous pouvons nous demander comment reconstruire un “nous tous”.