De coupable qu’il était, mais aussi, moralement accompli, l’individu est devenu impuissant, mais aussi, épanoui, voire « cool ». C’est à comprendre ces mutations que Pierre-Henri Castel s’est attelé. De nouvelles structures psychiques ont ainsi vu le jour, en parallèles aux nouvelles structures sociales. Un fil conducteur, apparemment ténu, c’est le remplacement de la névrose obsessionnelle inventée par Freud par les troubles obsessionnels-compulsifs, mais aussi de la psychanalyse par les thérapies cognitivo-comportementales. En réalité, l’élucidation des souffrances intérieures les plus secrètes et l’évolution de leur traitement, s’avèrent une voie décisive pour comprendre l’individualisme contemporain.