Claire Marin
«J'ai longtemps hésité à faire médecine»
Pour pallier l’ennui de son enfance, la philosophe Claire Marin trouve refuge dans les livres. De passage par l’École normale supérieure et la Sorbonne, elle travaille, pour sa thèse, sur la notion d’habitude. Mais rattrapée par son expérience personnelle, c’est à la notion de maladie qu’elle consacre son étude, conciliant ainsi son intérêt pour la médecine et sa passion pour la philosophie et la littérature.
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«On fera avec ce qu’il reste»
Des ruptures, nous en traversons tous. Amoureuses, professionnelles, familiales, etc. Mais à l’inverse d’un simple éloignement, la rupture, voulue ou choisie, est toujours un déchirement. Elle doit composer avec la perte. Car la rupture, comme la maladie, ne recouvre l’état antérieur, qui la précède. Elle nous modifie ; elle nous fait changer. Claire Marin analyse le phénomène de la rupture sur tous les plans, y compris celui de la politique, dans un monde où la permanence est l’exception, la rupture, la règle. Elle tente de faire face à tous ces bouleversements.
Claire Marin
«Oeuvrer à son échelle à des réparations»
Des réparations de l’Histoire à celles du corps, en passant par celles de la Terre, Claire Marin, explore un nouveau concept dans le champ philosophique : la réparation. Tout est-il réparable ? La résilience est-elle toujours possible. Non, rétorque la philosophe d’entrée de jeu, mais il existe des processus de réconciliation, des moyens de faire face à l’irréparable. Effort difficile, lourd, incertain, mais qu’il faut pouvoir affronter pour ne pas sombrer dans le désespoir. Une leçon de résistance, pour nos temps troublés.
Claire Marin
«Nous attendons trop de la médecine»
La philosophe Claire Marin distingue le soin médical des autres formes de soin : la vulnérabilité du patient, mais aussi la temporalité ou les contraintes économiques font du soin médical un processus complexe où s’insinuent des formes de rapport amour/haine plus ou moins prises en compte par les soignants.
Claire Marin
«La santé n’est pas la récompense d’une vie saine»
La philosophe Claire Marin s’appuie sur sa pratique philosophique pour penser la maladie. Son propre parcours de soin l’amène à analyser la pratique médicale et le rapport aux patients. Face à un soin médical par essence agressif, le patient perd toute illusion quant à une bonne santé garantie par une vie saine, et son parcours de soin est aux antipodes de l’image d’homme augmenté véhiculé par la médecine moderne.
Claire Marin
«Le corps bronzé, musclé, n’est que le costume de la santé»
Quel regard portons-nous sur la maladie dans une société qui réclame des corps sains ? Pour la philosophe Claire Marin, le corps malade est l’objet d’un rejet inacceptable de la part des biens portants. Il est aussi souvent dévalorisé par le regard médical qui le considère objectivement. Remédier à ces carences passe selon Claire Marin par des formes de soin mieux adaptées, et un nouveau regard sur la maladie.