Hervé Mazurel
«Être historien, c’est pouvoir s’intéresser à des futurs du passé»
Né en 1977, Hervé Mazurel a grandi dans un petit village agricole des Yvelines. Il a d’abord cultivé deux passions : musique et philosophie. Avant que sa lecture de Foucault et de Corbin ne le fasse devenir historien du corps et du XIXe siècle. Les guerres transmises familialement jouèrent elles aussi. Est-ce un hasard ? La thèse soutenue par Mazurel en 2009 porte sur l’enthousiasme philhellène et la désillusion de jeunes romantiques européens engagés dans la guerre d’indépendance grecque (1821-1830). Il est depuis devenu un des historiens des sensibilités les plus subtils de sa génération.
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«Nous n’avons pas un corps, nous sommes notre corps»
Faire l’histoire des gestes corporels, des postures, des allures, c’est se pencher sur les transformations permanentes du corps et de ses usages à l’œuvre dans tous les milieux sociaux. S’interroger par exemple sur la corporéité du soldat : de la poitrine redressée au XIXe siècle au corps prostré de 1914. Ou bien se demander aujourd’hui ce qu’il va rester de la distanciation sociale provoquée par la pandémie…
Hervé Mazurel
«On ne peut s’occuper seulement de la raison»
Sensations, émotions, désirs et affects inconscients, c’est peu dire que la sensibilité nous gouverne en même temps qu’elle nous façonne. Il appartient à l’historien de devoir retrouver les façons de sentir et de ressentir, les manières d’éprouver des femmes et des hommes du passé ; de revaloriser cette part du sensible essentielle à la compréhension de l’esprit d’une époque.