Tournée à l’occasion de ses 80 ans, en septembre 2017, cette conférence de François Laruelle fait office ici de testament philosophique. Elle résume à gros traits l’essentiel de son dernier livre Tétralogos, un opéra de philosophies (Le Cerf, 2018). S’y fait jour une pensée philo-musicale qui pour être technique n’en est pas moins capable de nous faire sentir l’échange permanent du microcosme et du macrocosme qui habite la condition humaine.
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«Je pratique la philosophie sans exclusion»
Il existe une multiplicité de droit des philosophies. Opter pour l’une aux dépens des autres est une erreur de méthode selon Anne-Françoise Schmid. Car une philosophie isolée ne peut s’appliquer au Réel. Il importe selon elle de pouvoir accueillir tous les philosophes. Et de faire résonner les concepts dans des milieux différents : la science et l’art notamment. Afin d’agir pour une conception collective de notre monde futur.
L’autocontrainte : face cachée de l’autonomie ?
De coupable qu’il était, mais aussi, moralement accompli, l’individu est devenu impuissant, mais aussi, épanoui, voire « cool ». C’est à comprendre ces mutations que Pierre-Henri Castel s’est attelé. De nouvelles structures psychiques ont ainsi vu le jour, en parallèles aux nouvelles structures sociales. Un fil conducteur, apparemment ténu, c’est le remplacement de la névrose obsessionnelle inventée par Freud par les troubles obsessionnels-compulsifs, mais aussi de la psychanalyse par les thérapies cognitivo-comportementales. En réalité, l’élucidation des souffrances intérieures les plus secrètes et l’évolution de leur traitement, s’avèrent une voie décisive pour comprendre l’individualisme contemporain.
«Les politiques identitaires se nourrissent de la pauvreté spirituelle des sujets»
La philosophe Corine Pelluchon est une libérale au sens de Locke. Un libéralisme auquel on attache la notion de responsabilité : celle de notre environnement, de la souffrance animale, ou encore des générations futures. Elle déconstruit méthodiquement le néo-libéralisme financier qui se nourrit de la pauvreté spirituelle des sujets pour faire le jeu des politiques identitaires.