Qu’est-ce qui différencie l’inexistant du non-être ? Élie During propose d’arracher le concept à la fois à la notion d’objet, mais aussi de ne pas tomber dans l’écueil du “tout existe” pour considérer l’inexistant comme un processus où il y aurait des phases de l’être, des “intermittences”. Il élabore ce qu’il appelle au final une “ontologie clignotante”.
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«Il faut aujourd’hui beaucoup de moyens pour être un individu»
La grande invention de nos sociétés modernes est la reconnaissance juridique de l’indépendance individuelle. C’est l’émancipation de l’individu de l’oppression du collectif. Aujourd’hui, où l’utopie néolibérale triomphe, une idéologie régressive vient s’y opposer. Pour Marcel Gauchet, ce moment charnière de l’histoire doit nous conduire à trouver un compromis démocratique pour réinventer un collectif qui prend en compte l’individu. Sans doute, l’écologie en est le levier.
«Résister aux intensités du vivant»
Pour comprendre comment les figures du libertin, du romantique, de l’adolescent rebelle, du rocker se sont imposées à partir du XVIIIe siècle, le philosophe Tristan Garcia insiste sur le rôle joué par la découverte de l’électricité en Europe. Mais l’électricité une fois domestiquée par la science va décevoir. Et l’intensité deviendra une sorte de fétiche de la variation, des émotions fortes. De cette épopée de l’intensité, Tristan Garcia tire une leçon qu’il est bon de méditer : il faut admettre que l’on peut à la fois vivre avec des degrés d’intensité et ne pas céder à l’intensité comme valeur absolue de nos vies.
«Notre identité est faite d’altérité»
Pour Marc Crépon, l’identité est toujours relationnelle : elle est la résultante de toutes nos rencontres. Et cela vaut aussi bien pour l’individu que pour le collectif dont la culture se nourrit toujours de l’extérieur. Penser l’identité comme un devenir évite de tomber dans le “piège identitaire” qui conduit toujours à la violence.